« Les loyautés » de Delphine de Vigan en poche !

Vous l’attendiez ? Le voici enfin paru en poche, (au Livre de Poche), « Les loyautés » de Delphine de Vigan !

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Que signifie donc ce mystérieux pluriel qui orne la couverture du dernier ouvrage de Delphine de Vigan ? Les loyautés, ce sont « ces liens invisibles qui nous attachent aux autres – aux morts comme aux vivants ; ces promesses que nous avons murmurées ou dont nous ignorons l’écho, des fidélités silencieuses.  »

Ce roman choral fait intervenir à tour de rôle plusieurs personnages dont les destins sont inextricablement liés : il y a d’abord Hélène, professeur de SVT dans un collège ; puis Théo et Mathis, deux de ses élèves ; et enfin Cécile, la maman de ce dernier.

Nous les suivons jour après jour, découvrons leurs différents rapports à la notion de loyauté à travers leurs relations amicales, sociales, amoureuses ou professionnelles : Hélène se sent investie d’une mission, aider Théo qu’elle croit battu par ses parents ; Cécile se sent dans l’obligation de « couvrir » son mari en faisant semblant de ne pas lui montrer qu’elle l’a découvert sous son vrai jour, en continuant à acquiescer d’un signe de tête en l’entendant enjoliver leurs récits de vie ; Mathis refuse de « trahir » son ami Théo en confiant à sa professeur son inquiétude devant sa propension à boire entre les intercours ; et puis, Théo envers son père, qui lui demande de ne rien dire sur son état de déchéance, sur son chômage, sur ce loyer qu’il n’arrive plus à payer, sur son appartement qu’il n’arrive plus à nettoyer..

Les questions se bousculent dans notre tête : doit-on mentir par omission pour protéger quelqu’un ? Sauver les apparences, est-ce nous sauver nous-mêmes ? Est-ce rendre service que de se taire ?

J’ai littéralement dévoré ce roman. On y retrouve la sincérité contenue dans l’écriture de Delphine de Vigan, sa façon bien à elle de caractériser et de décrire des personnages avec une réalité criante.

En à peine 200 pages, elle parvient à créer entre les personnages, mais aussi, entre eux et nous, lecteurs, un lien fort, indéfectible.

C’est pourquoi arrêter une telle lecture est pratiquement impossible, on ne peut pas s’arrêter net, entre deux récits, on n’a d’autre choix que d’avancer, avec les personnages. Et quelle tristesse de leur dire au revoir, une fois le livre refermé !