Bookclub de avril 2023 : « Le Beaujolais nouveau est arrivé » de René Fallet

Pour notre club d’avril, nous avons parlé du roman de René Fallet, Le Beaujolais nouveau est arrivé. Et ce, autour d’une table et de mets qui ressemblaient en tous points à ce qui apparaît sur la couverture…

Le pitch

Le quartier général des copains : le « Café du Pauvre », bistrot vieillot et charmant de la banlieue parisienne. Les copains : quatre mousquetaires du zinc qui forment une sorte de bande à Bonnot de la chopine. Refusant le monde tel qu’il est devenu, ils lui offrent une maligne et haute en couleur résistance passive. Comment Camadule, Poulouc, Captain Beaujol et Debedeux échappent superbement au métro-boulot-jus de fruits, c’est le thème de ce roman tonique et salutaire.

Nos avis

Tatiana a détesté ce livre. Elle ne comprenait pas du tout l’histoire, où l’auteur voulait nous emmener… Certaines scènes l’ont profondément choquée. Les personnages lui ont semblé tous aussi racistes et mysogines les uns que les autres. Elle ne comprenait pas pourquoi ils n’étaient jamais poussés dans leur retranchement. Cerise sur le gâteau, il ne se passe pas grand chose, dans ce roman…

Marie a trouvé l’histoire gênante, à tel point qu’elle avait très peur que quelqu’un lise par-dessus son épaule dans le métro… Elle s’attendait à une chronique un peu plus sociétale d’une époque nostalgique de Giscard… Mais non. Le début lui a semblé particulièrement incompréhensible.

Élodie n’a pas réussi à aller au delà des 3 premières pages…

De même pour Anelise qui espérait également voir un côté sociologique dans cette histoire. Cette lecture était pour elle une véritable souffrance. L’histoire ne l’intéressait nullement, les personnages lui étaient détestables…

Irina ne s’est pas particulièrement attachée aux personnages au début et trouvait certaines scènes un peu longues. Certains passages l’ont fait rire (mention spéciale pour la scène où tout le monde les cherche quand ils boivent dans la cave). Elle trouvait le livre assez contemporain et les personnages plutôt crédibles. Cependant la façon dont toutes les femmes du livre sont traitées l’a mise plutôt mal à l’aise, de même que cette plongée dans les années 70 profondes. La fin lui a par contre beaucoup plu et l’a amenée à fermer le livre avec une certaine « nostalgie ».

Je copie ici l’avis très détaillé de Mickaël : Je n’ai pas passé un bon moment de lecture. A mon sens, ce qui fait la force et la faiblesse du livre c’est son côté très temporel. Il nous projette dans les années 70, dans une France bien franchouillarde, et il le fait très bien. J’ai par moment eu l’impression de me retrouver dans un film avec Coluche grâce notamment à certains dialogues savoureux… Par contre les personnages que l’auteur cherche à rendre sympathiques m’ont fortement déplus. Ce quatuor qui devrait me faire rire et me toucher me débectait par ses propos racistes et mysogines. J’ai manqué de bondir de mon siège à plusieurs reprises, car je n’ai pas perçu de second ni même de troisième degré, mais juste une volonté d’utiliser un pseudo humour pour rendre des personnages attachants. J’ai vraiment eu l’impression que l’auteur souhaitait qu’on leur pardonne leur maladresse et leur propos déplacés au motif que ce sont des bons gars et c’est en cela que le livre n’a pas DU TOUT fonctionné sur moi. Je le trouve très daté, comme s’il avait mal vieilli car le message initial ne passe pas. Je les ai suivi s’enfiler des bouteilles de beaujolais, essayer d’aller à l’encontre d’un monde qui évolue trop vite pour eux. Il y aurait pu y avoir un résonnance avec notre actualité. Le problème c’est que ces 4 gaillards ne proposent rien de mieux sinon que de passer du bon temps ensemble en s’imaginant être au centre de tout. Ça n’est jamais déconstruit, je n’ai pas le sentiment qu’ils sont poussés dans leur retranchement. En bref, le livre échoue complètement à me convaincre que « c’était mieux avant ». Au contraire, il me donne l’image d’une génération qui est complètement à côté de ses pompes.

Alban a quant à lui trouvé ce roman plutôt rafraîchissant, car il n’avait pas ce côté politiquement correct d’aujourd’hui. Pour lui, ce roman est une chronique assez juste de cette époque, une photographie qui la reflète bien. Ce genre de personnages existaient – et malheureusement, existent toujours – et on ne peut nier cela. Il a même tiré un message philosophique à cette histoire : il faut savoir prendre du recul sur sa vie.

Hermine : pour ma part, je ne l’ai pas lu, faute de temps.

Les coups de cœur

Tatiana : Le réseau Jane d’Heather Marshall ; Un air d’éternité de Clarisse Sabard ; Reste d’Adeline Dieudonné ;

Marie : Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin ;

Élodie : Le tome 1 des Sept Sœurs de Lucinda Riley et L’heure des femmes d’Adèle Bréau ;

Anelise : Les femmes du bout du monde de Mélissa Da Costa ;

Alban : L’homme qui savait la langue des serpents d’Andrus Kivirähk et Teen Spirit de Virginie Despentes ;

Hermine : Les heures de la nuit ne rattrapent jamais celles du jour de Vanessa Caffin ;

Et la prochaine fois, on lit quoi ?

Sur la suggestion de Tatiana, nous parlerons de La lettre d’amour interdite de Lucinda Riley :