Saviez-vous que les grille-pain faisaient chaque année dix fois plus de victimes que tous les requins réunis ? Qu’un poisson, nommé le régelec, était capable de couper une partie de son corps pour se défaire de l’étreinte d’un ennemi ? Que la crevette pouvait voir jusqu’à 180 degrés autour d’elle ? Connaissiez-vous la taxonomie et saviez-vous que Linné, avant d’être une rue du 5ème arrondissement de Paris, en était un des pères fondateurs ? Que Gérard de Nerval aimait se promener avec un homard ?

Non ? Ma foi, moi non plus. J’ignorais absolument tout de ces choses et n’ai fait que des découvertes entre les pages de ce charmant petit opus écrit par Bill François. Un nom qui vous dira sûrement quelque chose, car ce chercheur en hydrodynamique s’est fait connaître grâce à une émission du « Grand Oral » diffusée en 2019 sur France 2.
Avec Éloquence de la sardine, cet amoureux des mots nous prend par la main et nous invite à le suivre pour un voyage extraordinaire à travers le monde subaquatique et ses insondables mystères. À grand renfort d’anecdotes et de formulations qui prêtent à sourire, avec une époustouflante pédagogie, il rend les fonds marins et leurs secrets accessibles, fait faire aux lecteurs la connaissance de ses amis poissons – le homard, le poulpe, l’anguille ou le thon rouge – en nous livrant leurs spécificités. On nage entre les pages avec une grande fluidité, comme un poisson dans l’eau. Et Dieu que c’est agréable.
Et parfois touchant car en filigranes de cet éloge des différentes espèces sous-marines transparaît son amour pour cette immensité qu’il aimerait à tout prix protéger : la Mer.
Je ne pense pas réussir à briller lors d’un dîner autour d’un plateau de fruits de mer en restituant toutes ces découvertes et autres anecdotes apprises grâce à l’auteur, mais certaines me resteront en mémoire. Et me confirmeront, une fois encore, que les animaux sont doués d’une ingéniosité qui, toujours, me fascinera.
Éloquence de la sardine de François Bill, en grand format chez Fayard et en poche chez J’ai lu