
Liv Maria Christensen est née de l’amour fou entre une insulaire bretonne et un norvégien. Elle est cet enfant qui grandit dans l’insouciance et à l’abri des réalités des gens du continent. Elle est cette jeune fille qui découvre à 17 ans les horreurs dont peuvent être capables les hommes, alors qu’elle rentre chez elle seule, un soir. Celle qui se doit de quitter des parents qu’elle ne reverra qu’au cimetière. Celle qui tombera amoureuse de son professeur d’anglais Fergus, père de famille, le temps d’un été à Berlin et qu’elle n’arrivera jamais à oublier. Celle qui voyagera de l’Allemagne à l’Irlande, en passant par le Chili et l’Uruguay avec sa soif de liberté comme seule boussole. Cette jeune fille devenue femme, maîtresse de plusieurs hommes autant que de son destin. Elle sera aussi cette femme folle de Flynn, un jeune irlandais de 25 ans amoureux des arbres qui la fera devenir mère.
Parmi toutes les choses dans sa vie qui lui posaient question, l’amour de Flynn pour elle, comme son amour pour lui, était la grande chose solide.
Elle sera entrepreneuse en Bretagne, en Amérique Latine, libraire dans son village près de Cork.
Liv Maria est et sera toutes ces femmes qu’elle a été et qu’elle voudra être.Je suis
J’ai été subjuguée par ce portrait de femme flamboyant, insaisissable, qui m’a fait aussi bien penser à Frida Kahlo qu’à Lily de Tours et détours de la vilaine fille. De femme aussi solide qu’imprévisible, aussi entière que séductrice. J’ai été soufflée par sa façon unique de n’obéir qu’à son instinct et à ses désirs, autant que par le style plein de fougue de Julia Kerninon qui me donnait envie de courrir à travers les pages pour rattraper la main de Maria.
J’ai fermé ce roman avec la douleur de voir s’éloigner définitivement Liv Maria, mais aussi avec une immense gratitude envers la littérature pour cette rencontre. Je penserai encore longtemps à vous, Liv Maria. Bon vent !
Liv Maria de Julia Kerninon (Éditions Iconoclaste)