Lu dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points, Midi de Cloé Korman est annoncé d’emblée, de par sa couverture, comme un roman aussi irradiant que son titre, par la journaliste et femme de lettres Dominique Bona. Et c’est une impression que j’ai partagé avec elle, tout au long de ma lecture.
Le récit de Claire alterne entre passé et présent – un procédé qui marche à tous les coups chez moi. Imprégné d’une mélancolie propre aux souvenirs, il nous fait revivre un certain été où sa vie a basculé…
Hier, elle était une jeune étudiante en médecine partie faire un stage tout l’été, avec son inséparable Manu, dans un théâtre associatif de Marseille. Leur projet ? Monter une mise en scène de La Tempête de Shakespeare avec un groupe d’enfants âgés de 10 à 12 ans. La narratrice va très vite succomber au charme de Dominique, dit Dom, qui dirige alors le théâtre et avec qui elle va connaître les premiers émois de l’amour et les premières déceptions. Avec qui elle va être confrontée à la difficulté de mener à bien un groupe où chaque élève est différent, tantôt turbulent, tantôt solitaire – comme c’était le cas de la petite Joséphine. Avec qui, aussi, elle va connaître un drame qui la marquera à jamais.
Aujourd’hui, et plus exactement, quinze ans plus tard, elle travaille dans un hôpital qui vient d’accueillir un nouveau patient en phase terminale, un certain Dominique… Les souvenirs douloureux de cet été vont remonter à la surface.
Le roman de Cloé Korman a en effet quelque chose d’intensément solaire et lumineux. On sent le soleil de Marseille nous réchauffer la peau, les eaux de la Mer Méditerranée nous lécher les pieds, à chaque page de son récit passé. Une forme de suspens est là aussi, on se demande à chaque instant ce qu’il se passe chez la petite Joséphine et on aimerait, à l’instar de Manu et Claire, lui porter secours. Au fil de notre lecture, l’angoisse gonfle en nous, car on le sent tout proche, le drame à venir.
La dimension sociale de ce roman m’a séduite, de même que sa dimension artistique. J’ai aimé être dans les coulisses des répétitions d’un spectacle, qui, moi aussi, me tenait à coeur.
Midi de Cloé Korman (en grand format chez Seuil, en poche chez Points)