Coup de coeur pour « Les prisonniers de la liberté » de Luca di Fulvio !

Un grand merci tout d’abord aux Éditions Slatkine & Cie et en particulier à Marion pour la confiance qu’elle m’a accordée pour ce premier partenariat ! J’ai eu la chance de recevoir Les prisonniers de la liberté, le nouveau roman de Luca di Fulvio, que je n’ai pu lâcher d’une page, du début à la fin de ma lecture !

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Nous suivons le destin de trois jeunes gens, cherchant chacun pour une raison différente, à partir loin de leur pays.

Il y a d’abord Rosetta, qui, à 16 ans, quitte son village d’Alcamo, en Sicile, pour fuir un Baron malhonnête tentant de s’approprier ses terres et dont elle s’est vengée…

Il y a ensuite Raechel, une jeune fille juive de 13 ans, originaire d’un village de Sorochyntsi en Russie. Elle est la seule survivante d’un pogrom qui a emporté sa famille, dont son père qu’elle aimait tant et dont les paroles sages continuent de l’accompagner.

Et puis, il y a Rocco, jeune mécanicien de 20 ans, qui ne peut plus continuer à vivre à Boccadifalco, un quartier de Palerme gangréné par la Mafia. Y rester signifierait se soumettre à sa toute puissance emprise…

Leur seule issue pour survivre : la fuite.

Dans ce nouveau monde qu’est l’Amérique Latine, ils espèrent trouver la promesse d’un bel avenir, ou en tout cas, meilleur que celui auquel ils semblent voués. Cet espoir de bonheur, Rosetta et Rocco le toucheront furtivement du doigt lorsque leurs regards se croiseront à bord du bateau, avant de le voir, impuissants, se volatiliser.

À la place, ils vont tous trois être confrontés à la violence, la misère, l’injustice des hommes. Buenos Aires, la cruelle, jouera avec eux, les séparera, les réunira, les fera souffrir, aimer…

Cette ville engloutit les gens, elle les efface.

Rebaptisée Raquel à son arrivée, Raechel est envoyée au Chorizo, un bordel géré par le terrifiant Amos qui ne la trouve pas assez jolie pour qu’elle y travaille comme prostituée. Elle parviendra à se libérer par l’écriture et deviendra La Fille sans nom. Rocco découvre quant à lui que les tentacules de la Mafia atteignent même l’Amérique Latine. Poursuivi par le souvenir de Rosetta, il la cherchera sans relâche à travers la ville.

Rosetta, elle, sera arrêtée pendant la traversée, mais parviendra à s’échapper, pour le meilleur, et surtout pour le pire…

Tout être humain a le devoir plus encore que le droit, d’écrire son propre destin.

Il y a un souffle tel dans ce roman, que l’on est emporté, dès les premières pages, tant de romanesque qui coule de la plume de Luca du Fulvio que malgré des passages très durs, à la limite du supportable, nous continuons à nous accrocher à l’espoir que les batailles que mènent Rosetta, Raechel et Rocco valent la peine d’être menées.

Impossible de ne pas s’attacher à eux, de ne pas trembler pour leur sort, de ne pas craindre d’être rattrapés, comme eux, par Amos ou le Baron. De même, pour ceux qui ont voulu les sauver, les prendre sous leur aile et pour qui on se prend à ressentir une reconnaissance sans bornes : El Francès, le couple de cordonniers Tano et Annunceta, le libraire, ou encore, Tony Zappacosta, qui sont pourtant loin foncièrement bons. Car chez Luca du Fulvio, rien n’est jamais tout noir ou tout blanc, mais au contraire, très nuancé : on peut finir, en se surpenant nous-mêmes, par éprouver de la sympathie pour un mafieu ou le tenant d’un bordel.

J’ai lu Les prisonniers de la liberté comme un roman d’aventures plein de rebondissements, porté par des personnages magnifiques qui, maintenant le livre refermé, me manquent terriblement.

Mesdames et Messieurs… Ceci est un coup de cœur !