
Silo Origines inaugure une trilogie imaginée par l’incroyable Hugh Howey. Elle se situe à mi-chemin entre le roman-catastrophe, l’ouvrage de Science-Fiction, la dystopie et le thriller.
Nous sommes plongés dans un mode post-apocalyptique, dans un gigantesque Silo de 144 étages dans lequel quelques milliers d’habitants naissent, grandissent, travaillent, fondent une famille et meurent. Ils ont chacun une fonction propre et un étage attitré.
Au bas de cet immense Silo se trouvent des machines qui fonctionnent à plein régime pour « faire tourner » la vie dans le Silo. Ceux qui le dirigent sont situés dans les étages supérieurs. Plus on monte dans les étages, plus on grimpe dans la hiérarchie. Chaque être humain matérialise un boulon de cette immense machine : si l’un d’entre eux se met à coincer, on intervient rapidement pour mettre un petit coup d’huile. Et si l’huile ne suffit pas, on prend des mesures plus drastiques… Car si l’un déroge à sa fonction, questionne les ordres, il est immédiatement envoyé en « nettoyage ». Tout nettoyage entraînant systématiquement une sortie imminente du Silo et étant synonyme de mort…
Suite à la mort brutale de Jahns, la shérif du silo, Juliette, notre héroïne, se voit confier la lourde tâche de quitter son habit de mécano pour la remplacer. Très vite, elle se met à enquêter sur une série de décès surgis à quelques jours d’intervalle et déguisés par les « autorités » en accidents ou en suicides. Pour elle, il ne peut s’agir que de meurtres…
Son instinct rebelle, sa manière de fouiner partout, de remettre en question tout ce qu’on lui dit, la conduit à subir elle-même un « nettoyage. » Mais alors que tous ceux qui l’ont précédée n’en sont jamais revenus, elle réussit à s’en sortir et découvre que, contrairement à ce qu’elle avait toujours cru, ce n’est pas toujours la mort qui attend les « nettoyés »…
J’ai parfois eu quelques difficultés à me repérer dans ce roman – il se passe tellement de choses ! -, mais celui-ci m’a énormément plu. du début à la fin, le suspense est à son comble, impossible de ne pas décrocher, d’abandonner Juliette dans son ascension vers l’extérieur et dans sa volonté de faire éclater la vérité au grand jour.
Le style de Hugh Howey est d’une efficacité à couper le souffle : ses descriptions de la vie dans le Silo, l’épaisseur des non-dits qu’il fait planer entre les personnages, la lourdeur des innombrables mystères qu’il distille, nous oppresse littéralement et participe à une sensation d’étouffement qui ne nous quitte qu’une fois sortis du Silo. Lorsque l’on en sort, en effet, c’est une véritable bouffée d’air. On respire à nouveau.
Ce premier tome donne une envie furieuse de découvrir la suite. Et hop, deux nouveaux romans viennent de s’ajouter à ma déjà bien volumineuse PAL !