Moonglow, c’est l’histoire d’un amour fou entre la grand-mère française du narrateur et de son grand-père américain, ancien GI. C’est l’histoire de leur drôle de rencontre, de leur encore plus drôle de vie. C’est aussi l’histoire d’un homme qui rêvait de grands Espaces. D’une femme traumatisée par la Seconde Guerre Mondiale, dont le souvenir, incarné en cheval écorché, venait la hanter sans cesse jusqu’à lui en faire perdre la raison. C’est encore l’histoire d’une mère qui a souffert de la souffrance de sa mère qui se manifestait tantôt par des excentricités, tantôt par des moments de fuite. C’est enfin l’histoire d’un garçon qui, à l’aube du décès de son grand-père, découvre des choses sur sa famille.
Moonglow, c’est un peu tout ça à la fois. Un joyeux – et parfois, moins joyeux – pêle-mêle de souvenirs qui se télescopent de manière chronologiquement désordonnée, avec cette question propre aux souvenirs qui nous conduit à nous demander « qu’est-ce qui est vrai et qu’est-ce qui ne l’est pas ? ».
Le dernier roman de Michael Chabon m’a, par sa forme, beaucoup déconcertée. J’étais perturbée par sa manière de construire le récit, même si j’étais consciente que celle-ci ne faisait que rendre compte de ce qu’était une réminiscence : un moment fugace qui surgissait sans crier gare, dont on peinait à distinguer les contours réels. J’ai donc eu beaucoup de mal à avancer dans ma lecture, ayant plus l’impression de lire une suite de digressions diffuses qu’un récit de vie, on change de temporalité d’une page à l’autre, on plonge dans une période pour en ressortir tout de suite après, on finit par perdre pied. En ce qui concerne le style, j’ai apprécié la plume sensible et délicate de l’auteur, certains passages m’ont beaucoup émue – comme ceux des moments partagés entre le narrateur et son père, sur son lit d’hôpital – et m’ont aidé à poursuivre.
Même si ce livre est loin d’être un coup de coeur, je remercie Babelio et Robert Laffont de m’avoir permis de le découvrir au moment de sa sortie en grand format, en octobre 2018. Retrouvez-le en poche aux éditions 10-18 !