« Cyrano » au Théâtre le Funambule: une adaptation qui a un panache fou !

Vous vous ennuyez terriblement à Paris en ce mois d’août ? Vos amis ne sont pas encore rentrés de vacances ? On a un conseil pour que vous arrêtiez de vous morfondre : prenez vos gambettes et dirigez-vous illico presto vers la Butte Montmartre, où se niche le Théâtre Le Funambule. Il s’y joue là-haut Cyrano, une adaptation inouïe du chef d’oeuvre d’Edmond Rostand, qui, on vous l’assure, mériterait de faire plusieurs fois l’ascension des marches.

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Vous en avez vu des adaptations de Cyrano, pour sûr. Que ce soit sur scène, ou à la télévision. Mais celle-ci est d’une originalité, d’une inventivité et d’une beauté telles, que vous ne pouvez pas passer à côté. On vous en donne la preuve par trois arguments.                                 Copyright : Fabienne Rappeneau

Première originalité de cette mise en scène sensationnelle de Bastien Ossart : ce sont trois comédiennes (Iana-Serena de FreitasLucie DelpierreNataly Florez, en alternance avec Marjorie de Larquier) qui jouent à tour de rôle chacun des personnages de la comédie d’Edmond Rostand : Cyrano, Roxane, Christian, la Duègne, le comte de Guiche… Elles sont trois, et pourtant, ils ne font qu’un.

Immédiatement reconnaissables grâce à leur costume (sublimes et harmonieux, avec des notes de rouge, de blanc et de noir), leur masque façon Commedia dell’Arte à l’étonnante expressivité (avec un nez gigantesque pour Cyrano, une tête de singe pour le comte de Guiche) ou leur visage peint, à la musique qui accompagne leur entrée, à leur manière de parler, de se déplacer sur la scène et même… En salle (petite info en exclu : selon votre place, vous aurez peut-être droit à un petit gâteau confectionné par la Duègne, dont l’énorme derrière précède tous les déplacements… Tordant).

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Ensuite, nulle présence ici de lumière artificielle. Les visages des comédiennes sont illuminés par des bougies, dissimulées dans des coffres sur scène, et des lampions, qu’elles manipulent à l’envi. On a l’impression d’avoir fait un immense voyage dans le temps et d’avoir atterri à l’époque de l’écriture de la pièce. Et enfin, dernier argument (nous nous arrêterons là avant de tomber dans le spoil)… Les comédiennes sont incroyables. Elles ne jouent pas leurs personnages, elles les vivent. Elles ne sont pas drôles, elles sont hilarantes. D’une grâce folle, elles ne se déplacent pas sur scène, elles volent. Chaque pas esquisse une danse. Les vers d’Edmond Rostand sont restitués avec une diction, une justesse dans l’expression qui l’aurait, sans aucun doute, fait s’exclamer : quel panache !

Cyrano au Théâtre Le Funambule, 53 rue des Saules, du mardi au samedi à 19h ou 21h (en alternance) et les dimanches à 18h, jusqu’au 27 octobre.