« Martin Eden » de Jack London lu par Denis Podalydès : une lecture touchée par la grâce

Il y a deux ans, j’avais eu un coup de foudre pour ce roman connu comme le plus autobiographique de Jack London, Martin Eden. Il m’avait complètement bouleversée… Il n’a donc pas fallu me faire prier pour le relire, en audio cette fois, pour le Prix Audiolib. A nouveau, l’émotion était au rendez-vous, soulignée par la magnifique lecture de Denis Podalydès.

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L’histoire…

Martin Eden est un garçon de vingt ans plein de rêves. Depuis qu’il a quitté l’école à ses onze ans, il gagne sa vie en tant que marin, embarquant pour de longues traversées de plusieurs mois, sans aucune autre attache que celle de sa soeur et de son beau-frère chez lesquels il vit. Le jour où il rencontre Ruth Morse, après avoir sauvé son frère Arthur d’une rixe qui aurait pu lui coûter la vie, sa vie bascule. Même si nombreuses sont les choses qui les séparent – Ruth est une jeune fille cultivée issue d’une famille bourgeoise de San Fransisco, Martin a grandi dans les quartiers pauvres d’Oakland, c’est un bagarreur, qui fume et boit autant qu’il respire et qui maltraite sans le vouloir ni le savoir la langue anglaise, chaque fois qu’il ouvre la bouche – au grand dam des oreilles de Ruth -, ils vont l’un et l’autre tomber amoureux, dès l’instant où leurs regards se croiseront. La scène de ce coup de foudre mutuelle est si troublante, si émouvante, que j’avais tout de suite été embarquée dans ce roman à ma première lecture. J’ai pu la savourer pleinement et autrement grâce à la lecture de Denis Podalydès.

Par amour pour Ruth, mais aussi, pour épancher sa soif d’apprendre, de s’enrichir intellectuellement, Martin Eden travaillera sans relâche, sur un bateau ou dans une blanchisserie, pour gagner l’argent qui lui permettra d’acheter ses livres. Il passera des nuits blanches à les étudier avant de reprendre le travail. Puis, il se mettra à écrire, et l’argent durement gagné servira à payer les timbres qui lui permettront d’envoyer ses articles et ses manuscrits à des journaux peu désireux de lui répondre ou de le payer après publication de ses écrits. Martin enchaînera les désillusions, les déceptions, mais ne baissera pas les bras, continuera à écrire, à essayer de s’élever par tous les moyens. Guidé par son amour pour Ruth, qui l’éclaire comme la lumière d’un phare.

Qu’est-ce que j’aime ce livre ! Il fait, je crois, partie de ceux qui sont et resteront les plus importants de ma vie. Chaque phrase est un bijou, chaque page est touchée par la grâce. Chaque émotion est restituée avec une telle précision, une telle réalité, que je n’ai eu de cesse de m’émouvoir pour le sort de Martin Eden auquel je me suis terriblement attachée – tellement que la fin m’a littéralement brisé le coeur.

La narration…

Denis Podalydès m’avait déjà ému par sa narration du roman Le Lambeau de Philippe Lançon (Collection Ecoutez Lire, Gallimard). La sobriété de sa voix qui nous transmet tout sans en faire trop, est parfaite pour ce genre de textes où l’émotion imprègne chaque page. C’était un véritable bonheur de l’entendre prononcer les mots de Jack London.

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