« La part du héros : Le mythe des Argonautes ou la force d’aimer » de Andrea Marcolongo, un trésor

Un an après le succès mondial de La langue géniale : 9 bonnes raisons d’aimer le grec, l’enseignante, plume d’hommes politiques et auteure italienne Andrea Marcolongo revient en littérature, pour notre plus grand bonheur avec La part du héros : Le mythe des Argonautes ou la force d’aimer. Dans son précédent livre, traduit en dix langues, elle avait réussi à rendre une langue morte terriblement vivante.

138178.1554346623

La jeune helléniste est de ces professeurs de langues anciennes que nous aurions tous rêvé d’avoir au lycée, qui nous auraient convaincus que, oui, ces langues sont géniales, nécessaires, tant elles façonnent notre langage et notre mode de pensée.

Dans « La part du héros », elle dépoussière avec une telle passion le mythe des Argonautes que nous voilà, nous aussi, dès les premières lignes, embarqués à bord de l’Argô aux côtés de Jason dans sa quête de la Toison d’Or. Nous voguons à ses côtés sur les flots des Symplégades et du Bosphore direction le Colchide, craignant pour sa vie comme pour la nôtre devant les épreuves imposées par Aiétés, sommes nous aussi bouleversés par sa rencontre avec Médée…

Qu’est-ce que j’ai aimé passer du temps avec Andrea Marcolongo ! J’ai appris tellement de choses avec ce livre et ai corné tellement de pages (oui, je sais, c’est mal), tellement ses mots me parlaient, me touchaient, tellement j’étais heureuse de comprendre certaines choses grâce à elle.

Peu importe qu’il n’y ait pas de phrase au monde qui comporte autant de risques de trébucher, de glisser, de dégringoler que :

je t’aime.

Elle nous raconte les mythes, nous parle de héros grecs mieux que quiconque. Les noms de Jason, d’Icare, d’Éros, d’Achille, de Charybde et Scylla, m’évoquaient bien sûr des choses, mais de manière bien trop imprécise, à en lire Andrea Marcolongo. Avec ses mots, elle parvient à nous faire découvrir le destin des Argonautes comme s’il s’agissait d’une saga familiale passionnante, avec ses aventures, ses histoires d’amour, ses séparations, ses conflits. Ses chapitres sont ponctués de réflexions sur notre époque auxquelles le mythe des Argonautes apporte une certaine lumière : on aurait presque l’impression de lire un livre de développement personnel (mais intelligent !), car elle arrive à nous donner des clés, à nous transmettre les écrits d’auteurs et de philosophes simplement, à nous faire relativiser certaines choses de notre existence qui ne sont, au final, pas si dramatiques que ça.

C’est difficile à admettre, surtout lorsque ce n’est pas notre cas, mais nous venons au monde pour une raison seulement : pour essayer d’être heureux.
Et pour rendre heureux les autres.

Elle fait également référence, à chaque en-tête de chapitres, à sa Bible, son livre de chevet : How to abandon ship, un manuel de Phil Richards publié en 1942 à l’usage des marins. De ce petit livre, elle puise sagesse, espoir, vitalité, courage. Du sien, je ferai de même.

Car c’est un véritable trésor, à mettre entre toutes les mains !

La part du héros : Le mythe des Argonautes ou la force d’aimer d’Andrea Marcolongo, Les Belles Lettres (février 2019)

Ouvrage reçu dans le cadre de la Masse Critique de Babelio ❤