« Macbeth » : mon premier Jo Nesbø, sûrement pas le dernier !

MacBeth de Jo Nesbø, « c’est un récit conté par un idiot [loin de l’être], plein de bruit et de fureur [et de suspense !] ».

G01780_Nesbo_macbeth.indd

Nous sommes dans une ville industrielle régie par la corruption, rongée par la violence de clans comme celui des No Forse Riders, pourrie par les trafics de drogue, de bouillon ou de power. Une ville où la vie s’est arrêtée dans certains quartiers à l’image de Bertha, la vieille locomotive qui a pris racine devant l’Inverness, un des casinos les plus importants de la ville, tenu par Lady. Nous sommes plongés dans une ambiance sombre et étouffante qui, d’emblée, nous prend à la gorge.

C’est une gigantesque partie d’échecs que va jouer le Fou MacBeth contre le Bien, éliminant un à un les pions postés sur les cases devant lui.
Acculé par sa Reine Lady, transformé par sa consommation de power – brillant, ce choix de nom ! -, le Fou va basculer dans la violence. Habité par une soif de vengeance, par le poison de l’ambition, il va ainsi se débarrasser de tous ceux susceptibles d’entraver sa route vers le poste de préfet de police, puis, celui de maire de la ville, nouer des alliances avec ses ennemis, trahir ses amis. Même les Tours en effet, sur lesquelles il s’est longtemps appuyé, seront détruites. Jusqu’à la fin d’une partie sanglante qui se soldera par un Échec et Mac[Beth].

Tout en étant complètement absorbée par le suspense, submergée par l’ambiance nauséabonde qui règne dans la ville, je me suis plu à identifier çà et là de subtiles références à la tragédie de Shakespeare, à travers les personnages – on retrouve Lady, Duncan, les trois sorcières sous les traits de trois soeurs qui prédisent à MacBeth qu’il sera non pas Duc de Cawdor, ni futur Roi d’Écosse, mais préfet de police. J’ai été fascinée par l’irrésistible ascension de MacBeth qui s’accompagnait par une lente déchéance, une vertigineuse descente aux enfers. J’étais pendue à chaque ligne, attendant qu’une faille vienne fissurer les stratagèmes et les plans machiavéliques fomentés par Lady, afin que celle-ci vienne prendre fin.

Il s’agissait de mon tout premier polar de Jo Nesbø, ce ne sera assurément pas le dernier ! J’ai tellement adoré ! Je signalerai juste un petit bémol quant à la traduction, pas toujours très bonne.

 

Ouvrage reçu dans le cadre de la Masse Critique de Babelio ❤