« Une soeur » de Bastien Vivès

C’est le début des vacances pour Antoine, ses parents et son petit-frère. Comme chaque année, ils se rendent dans leur maison au bord de la mer et reprennent leurs rituels, entre les baignades à la mer, la plage et le barbecue. Sauf que cette année, l’arrivée d’une jeune fille, Hélène, et de sa maman, vient chambouler leur petite routine…

une soeur

 

Avec Hélène, de trois ans son aînée, Antoine va découvrir ses premiers émois de jeune ado. Pendant une semaine, ils ne vont plus se quitter, passant leurs journées, et même, rapidement, leurs nuits ensemble. D’emblée, leur relation est très forte, comme s’ils se comprenaient sans se parler, comme s’ils se connaissaient depuis toujours, comme des frère et soeur. Bastien Vives se plaît à jouer sur l’ambiguïté de leur relation, annoncée dès le titre. S’agit-il d’un amour fraternel ? La maman d’Hélène vient de perdre l’enfant qu’elle attendait, une petite fille, et Hélène souffre de sa solitude. Elle rêverait, tout comme Antoine, d’avoir un frère avec qui jouer, se chamailler. S’agit-il tout simplement d’une relation amoureuse, d’une initiation à la sexualité ? Tout au long de ma lecture, je me suis questionnée sur le choix d’un tel titre, jusqu’à la dernière planche, qui m’a véritablement secouée.

Les dessins sont très beaux. La simplicité du trait de Bastien Vives et sa palette de couleurs réduite au noir et au blanc participent d’une grande économie de moyens, qui dit tout avec très peu. Il parvient à nous transmettre des émotions, même avec des personnages sans visage, sans regard. Impossible de rester insensible à cette sobriété, à l’authenticité des personnages et des situations décrites par le dessin.